Bon cowboy Bad cowboy

BON COWBOY, BAD COWBOY

Johnny Angel, Mike Angel

Juin 76, 4:00 p.m.                   LES VEAUX DE LAIT!

Belle journée et je viens de terminer de remiser 150 balles de foin. Le téléphone sonne. Mon voisin m’informe qu’un de mes veaux d’élevage a traversé la clôture de ligne et qu’il est en train de s’allaiter à ses vaches laitières, qui elles, attendent paisiblement autour de l’étable, prêtes à entrer se faire traire. Il est évident que pour des veaux, la vue de ce splendide bar laitier, est des plus attirant. Je sors de l’écurie et je constate que chez le voisin il y a foule. On fête son anniversaire de mariage. Il est donc impératif que je démontre à ces gens mes talents de cowboy! ……première erreur !!!…… Je selle mon cheval, y attache mon lasso, installe mes éperons (ils font du bruit, ça impressionne). Je cale mon chapeau stetson,  j’enfourche ma monture et par la route je me rends chez mon voisin.

Je localise mon veau à travers le troupeau, et je dirige mon cheval vers lui. Mon cheval a une bonne expérience du travail avec le bétail, puisque nous parcourons les rodéos ensemble depuis quelque années. À ma vue, le veau commence à se sauver vers le champ. Parfait.

Je le laisse aller un bout, et je le dépasse par la suite, pour qu’il se dirige en ligne droite vers le troupeau. Ce sera plus facile puisque j’ai besoin d’un peu de vitesse pour donner un bon spectacle!  ……deuxième erreur!!!........... En accélérant au galop, je déploie mon lasso et entame la manœuvre pour faire tourner le lasso au-dessus de ma tête (très impressionnant pour les citadins de visite). Je tourne deux fois le lasso, et comme au troisième tour je me prépare à lancer, le veau qui file à toute vitesse tourne brusquement à gauche. Mon cheval qui est dressé pour suivre, tourne aussi rapidement vers le veau. Ce que j’avais oublié, c’est qu’autour de l’étable il y avait une mer de fumier  de vache! ………troisième erreur……

Mon cheval glisse en tournant à toute allure. À ce moment l’adrénaline est au maximum.

Je lâche tout, et me prépare à toucher le sol sur ma gauche puisque je suis à peine à un pied du sol. Tout-à-coup, le cheval retrouve du solide et se met à basculer du coté droit. La chute est inévitable. L’espace d’une fraction de seconde, je me retrouve sous le cheval, avec les pattes arrières dans mes deux mains, poussant de toutes mes forces afin de faire basculer le cheval de l’autre côté. Je n’y arrive pas et je tente de me protéger en plaçant mes bras au-dessus de ma tête. Que Dieu me protège! …le cheval se lève sans me toucher! ……sûrement un miracle! Je me relève et ne semble pas blessé.

Nous nous regardons le cheval et moi. S’il pouvait parler, il me traiterait sûrement de ¨con de compétition¨. Je fais un rapide examen de la situation, et me rend compte que mon cheval est recouvert des narines aux sabots, d’une épaisse couche de substance verdâtre (produite par les vaches laitières). Pour moi, ça va du menton aux éperons. Par contre, il me reste un peu de fierté, puisque j’ai toujours mon stetson sur la tête. Je prends mon lasso, ramasse les rennes et me dirige à pied vers la rue, la tête basse, en jetant un regard discret de gauche à droite pour voir la réaction des gens qui n’osaient rire du magnifique spectacle qu’ils venaient de se payer à peu de frais.

Rendu à l’écurie j’ai pris le boyau d’arrosage, et nous ai douché le cheval et moi. J’ai débarrassé le cheval de son équipement et d’une tape sur la croupe, il a rejoint sa stalle. Je suis monté me changer, et suis retourné chez mon voisin. Tous les gens étaient déjà à l’intérieur pour le souper, les vaches étaient dans leurs stalles, et mon veau avait………………traversé chez nous. Je suppose que ça va comme tu veux Johnny, me crie Vince avec un sourire en coin! …… Va sûrement pleuvoir Vince,……sûrement pleuvoir.

Il y a sûrement une morale à toute cette histoire, mais comme mon frère Mike dirait……

………pas important!!!